Sébastien Lecornu pourrait devenir le prochain Premier ministre de la France ?
- Kimi
- il y a 3 jours
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Le Premier ministre François Bayrou a subi une défaite cinglante lors du vote de confiance à l’Assemblée nationale (364 voix contre, 194 pour) et a été contraint de remettre sa démission au président le 9 septembre 2025. C'est déjà le sixième Premier ministre forcé de quitter ses fonctions sous la présidence de Macron, témoignant de l’instabilité grandissante depuis son second mandat. Macron a clairement exclu toute dissolution de l'Assemblée ou démission de sa part, et promet de nommer un nouveau Premier ministre dans les jours à venir. Toutefois, la succession de changements de gouvernement restreint les profils disponibles. Le prochain chef du gouvernement devra non seulement rallier Les Républicains et les alliés macronistes, mais aussi obtenir un soutien à gauche pour éviter d’être de nouveau mis en difficulté lors du prochain budget.
Les favoris pour Matignon (par ordre de probabilité)
Sébastien Lecornu – Ministre des Armées
Considéré comme le grand favori pour Matignon. Proche allié de Macron, il a renforcé la confiance présidentielle pendant l’été (vacances partagées, contacts fréquents). Positionné au centre-droite, il dialogue avec la gauche et entretient déjà des liens avec le Parti socialiste, ce qui lui confère un avantage précieux pour obtenir les voix nécessaires à l’Assemblée.
Catherine Vautrin – Ministre du Travail et de la Santé
Femme politique expérimentée du centre-droite, elle figure parmi les « candidates les plus crédibles ». Macron avait déjà songé à la nommer en 2022. Ancienne députée et actuelle ministre, elle maîtrise le fonctionnement parlementaire et sait manœuvrer pour obtenir l’appui des formations diverses. Son profil modéré pourrait faire d’elle un pont entre le macronisme et Les Républicains.
Gérald Darmanin – Ministre de la Justice
Ancien ministre de l’Intérieur et poids lourd du gouvernement, il bénéficie d’une grande expérience et d’une forte influence sur la majorité parlementaire. Toutefois, sa posture jugée trop ostensible par la gauche, ainsi que son manque d’intérêt public pour le poste (il aurait confié qu’il n’en voulait pas), réduisent quelque peu ses chances.
Éric Lombard – Ministre de l’Économie et des Finances
Ancien banquier avec des affinités de gauche, il est l’un des rares poids lourds du gouvernement à posséder un profil technique. Face aux tensions budgétaires et à la dette, il apporte une expertise financière bienvenue. Son positionnement pourrait séduire le Parti socialiste tout en soutenant l’agenda réformiste de Macron.
Bernard Cazeneuve – Ancien Premier ministre (PS)
Figure respectée du Parti socialiste, il a pris du recul en 2022 pour créer un nouveau mouvement. Perçu comme un « social-démocrate acceptable pour Macron », il incarne un compromis centre-gauche. Néanmoins, il ne fait pas l’unanimité à gauche, et Les Républicains ne portent pas son nom dans leur coeur. Ses chances restent donc modestes.
Xavier Bertrand – Président de région LR
Important député du centre-droit, soutenu par le patron du groupe LR à l’Assemblée, il pourrait incarner un solide pivot droitier. Toutefois, sa prudence vis-à-vis d’un rapprochement avec Macron et son refus passé d’entrer dans le gouvernement affaiblissent sa crédibilité.
Yaël Braun-Pivet – Présidente de l’Assemblée nationale
Actrice influente du macronisme, elle s’est dite prête à quitter son poste pour Matignon si nécessaire, en promettant de ne pas recourir au 49.3 mais de passer par un vote de confiance. Reste à savoir si elle sacrifierait son mandat jusqu’en 2027 pour un poste de transition limitée.
Pierre Moscovici – Premier président de la Cour des comptes (ancien ministre PS)
Technicien reconnu de l’économie et des finances publiques, sa nomination signalerait une volonté de technocratie apaisante. Toutefois, l’absence de base politique solide et son recul des arènes partisanes lui nuisent.
Olivier Faure – Premier secrétaire du PS
Chef de file du Parti socialiste, il a déclaré qu’il accepterait un éventuel poste de Premier ministre. Cela montrerait une réelle ouverture vers la gauche, mais LFI s’y oppose fermement, et Les Républicains refusent tout gouvernement de gauche. Une nomination extrêmement improbable.
François Villeroy de Galhau – Gouverneur de la Banque de France
Technocrate indépendant, proposé en dernier recours dans un scénario de crise aiguë. Sa nomination serait exceptionnelle et signifierait un appel à une expertise neutre plutôt qu’à une solution politique — une option de rupture à considérer en tout dernier ressort.
En résumé, les profils les plus plausibles sont avant tout Sébastien Lecornu, Catherine Vautrin, et dans une moindre mesure Gérald Darmanin ou Éric Lombard, chacun porteur d’atouts spécifiques pour essayer de débloquer la situation politique très fragmentée.